Soulèvement des Salasses (36-34 av. J.-C)
Alors qu'Octavien mettait un terme à la guerre contre Sextus Pompée, différentes provinces qu'il administrait, étaient confrontées aux soulèvements de diverses populations tributaires, qui profitaient ainsi de l'absence du triumvir pour secouer le joug (Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 34). A l'est, la Gaule cisalpine et la Dalmatie étaient sujettes aux incursions et pillages des Taurisques, Liburnes et Iapydes. A l'ouest de la Gaule cisalpine, la menace venait des Salasses qui, outre le fait de multiplier des incursions sur le territoire romain, avaient pris l'habitude de rançonner ou d'agresser les Romains traversant leur territoire (1) (Appien, Illyrique, 17 ; Strabon, Géographie, IV, 6, 7). Ce problème était d'autant plus grand que depuis que les Romains avaient imposé leur domination sur la Gaule transalpine, les échanges entre ce territoire et l'Italie ne pouvaient que très délicatement se faire sans le contrôle des principaux cols des Alpes.
Pour remédier à ces menaces, Octavien délégua à ses lieutenants le soin de châtier ces différentes populations. Deux campagnes furent nécessaires pour subjuguer les Salasses, lesquelles annonçaient déjà un plus grand projet : la conquête de l'ensemble des Alpes.
Appien, Illyrique, 17 : "Ceux qui lui posaient le plus de problèmes étaient les Salasses, les Iapydes transalpins, les Segestains, les Dalmatiens, les Daesitiates et les Pannoniens, très éloignés des Salasses, qui occupent les hautes montagnes alpines, difficiles d'accès, les sentiers étant étroits et difficile de grimper. Pour cette raison, non seulement ils ont préservé leur indépendance, mais ils ont également imposé des péages à ceux qui traversaient leur pays."
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Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 34 : "Quant à César, comme, dans cet intervalle, Sextus était mort et que la Libye avait besoin d'être pacifiée, il se rendit en Sicile, dans l'intention de passer de là dans cette contrée ; mais, attardé par la tempête, il renonça à effectuer la traversée. En effet, les Salasses, les Taurisques, les Liburnes et les lapydes, qui, déjà auparavant, loin de se bien conduire avec les Romains, refusaient de payer les tributs, et même quelquefois portaient, par des incursions, le ravage dans le voisinage, profitèrent de son absence pour se soulever ouvertement."
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Strabon, Géographie, IV, 6, 7 : "Jusqu'à ces derniers temps donc les Salasses, tantôt, en guerre avec les Romains, tantôt suspendant les hostilités, conservaient néanmoins assez de forces pour. causer, en faisande brigandage, des dommages considérables à ceux qui passaient par leurs montagnes. Ainsi exigèrent-ils de Décimus Brutus, s'enfuyant, de Mutinè, une drachme par homme, et Messala, en quartiers d'hiver dans leur voisinage, leur versa le prix du bois qu'il brûlait, et du bois d'orme dont on fait les hampes des javelots : et les armes pour les exercices. Bien mieux, ces gens-là pillèrent un jour la caisse de César, et poussèrent d'énormes rochers sur ses troupes, en, ayant l'air de travailler à leurs routes et de jeter des ponts sur leurs rivières." |
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