Umbraniques - Population de la province de Gaule narbonnaise mentionnée dans la seconde moitié du I^er s. ap. J.-C. par Pline (Histoire naturelle, III, 36) sous la forme Umbranici et plus tardivement sous la forme Umbranicia, sur la Table de Peutinger. Dans son énumération des oppida latina de Gaule narbonnaise, Pline ne livre aucun indice permettant leur localisation, puisqu'il se contente de mentionner des localités et des ethnonymes par ordre alphabétique. La Table de Peutinger reporte assez imprécisément ce territoire entre la mention d'Icidmago (Usson-en-Forez, Loire) au nord, et les mentions Sextatione (Castelnau-le-Lez, Hérault), Ambrusium (Pont Ambroix, Villetelle, Hérault) et Nemuso (Nîmes, Gard) au sud. Au mieux et avec toute la prudence qui s'impose, on peut envisager de situer ce territoire dans le Languedoc (1). Sur la base d'une certaine ressemblance, E. Bonnet (1946), puis J.‑L. Fiches (1980) et A. Roth-Congès (2003) ont proposé de rapprocher le nom de cette population de celui d'Ambrussum (Pont Ambroix). Outre cette proximité morphologique, J.‑L. Fiches (1980), qui a dirigé de longues campagnes de fouilles sur le site d'Ambrussum (de 1969 à 1985), observe qu'il disposait d'un espace public à portique et a été un centre d'émission monétaire, invitant à y reconnaître un oppidum latinum. A. Roth-Congès (2003) note que ce territoire pourrait correspondre à l'entité représentée par la centuriation Forum Domitii B, devenue par la suite le diocèse de Maguelone (Villeneuve-lès-Maguelone, Hérault), dont le territoire correspondait au Sustansonnès. Très critique vis-à-vis de cette proposition, M. Assénat (2010) propose quant à elle de localiser ce territoire dans l'Uzège, le pays d'Uzès (Ucetia). L'existence d'une centuriation spécifique à cette localité, la possible identification d'un forum, l'existence d'un rempart hellénistique, des traces de parures monumentales, etc., seraient autant d'éléments plaidant pour une émergence civique précoce, compatibles avec son identification comme étant l'oppidum latinum des Umbraniques. Aussi, si cette hypothèse venait à se vérifier, il est possible que leur territoire ait donc correspondu à celui de la cité des Ucecienses / Ucetienses, mentionnée parmi les diocèses listés dans la Notice des Gaules (fin du IV^e s. ap. J.-C.).

Selon toute vraisemblance, et quelle que soit la localisation retenue, l'oppidum des Umbraniques appartenait à l'origine au territoire des Volques Arécomiques. Dans des circonstances mal définies, au cours du I^er s. av. J.-C., cet oppidum (et de nombreux autres) furent détachés de ce peuple, érigé en entité autonome et ses habitants gratifiés du droit latin. C'est ainsi qu'au cours du dernier quart du I^er s. ap. J.-C., Pline a mentionné les Umbraniques dans son énumération des oppida latina de Gaule narbonnaise (Histoire naturelle, III, 36).

L'Histoire naturelle étant l'unique source exploitable attestant de l'existence de cette petite cité, tout porte à croire qu'elle fut rapidement amalgamée à la colonie des Nemausenses.