L'oppidum Véliocasse de Vernon compte parmi les sites fortifiés les plus étendus de la région. Il est implanté sur la rive droite de la Seine à l'extrémité d'un éperon calcaire naturellement défendu par des versants abrupts d'une centaine de mètres de dénivelé. Un puissant talus de quatre mètres de haut, en périphérie barre l'accès de ce plateau, sur une longueur d'environ un kilomètre.
Ce site est exceptionnel par sa superficie (c'est le plus grand oppidum du territoire Véliocasse), l'ampleur de sa fortification et par le caractère monumental de sa principale porte d'accès. Des fouilles menées entre 1993 et 1997 ont permis l'analyse de cette structure.
Le barrage principal aujourd'hui matérialisé par un grand talus était constitué, en premier lieu d'un rempart à poutrage interne de type "murus gallicus" structure défensive dont César fait la description précise et l'éloge dans ses commentaires (assemblage de moellons de pierre mêlés à un assemblage de poutres entrecroisées). Ce système a été renforcé ici par une série de recharges de terre. Cette "forteresse" n'avait que deux voies d'accès. La porte Nord a fait l'objet d'un examen et d'une description précise.
L'accès à l'oppidum se faisait ici par une chaussée de 7,5 m de largeur qui empruntait un couloir de 24 mètres de long bordée de murs en poutrage de 4 m de haut ; au bout de ce couloir se trouvait la porte proprement dite surmontant la chaussée. Il s'agissait d'un bâtiment sur poteaux de 8,5 m de haut.
La fouille de cette porte a fourni un abondant mobilier métallique parmi lequel une quinzaine de pièces d'armement - fragments d'épées, pointes de flèches, talons de lance - et d'équipements personnels ( fragments de boucliers, de cottes de maille et de casque )
Cette forteresse n'a semble t'il fait l'objet d'aucune destruction violente.
Il semblerait que le site de Vernon ait été encore occupé au Ier siècle Après J.-C. puisqu'on y note la présence d'un fanum (petit temple typique de la Gaule romaine) à une époque où la plupart des oppida sont abandonnés au profit de structures "à la romaine".
Les fouilles pratiquées, malheureusement comme souvent n'ont pu être complètes et révéler l'intégralité de la structure.
Il semble bien néanmoins que comme dans la plupart des cas dans le Nord de la Gaule, il ne s'agisse pas d'une véritable ville mais avant tout d'une structure militaire, d'un refuge et d'un lieu de production artisanal, en particulier d'armement.
Le nom de Vernon est d'origine celtique, deux traductions sont possibles:
*vern(et)on "L'aulnaie" (X. Delamarre.)
*ver(-du)non "La grande forteresse" (J. Lacroix.)
|