Vintius - Théonyme attesté par quatre inscriptions votives respectivement découvertes à Hauteville-sur-Fier (Haute-Savoie), Seyssel (Haute-Savoie) et Vence (Alpes-Maritimes). Deux autres inscriptions de Seyssel paraissent s’y rapporter, mais sans certitude (1). Ce dieu est systématiquement mentionné au datif, sous la forme VINTIO. X. Delamarre (2023) rapproche ce nom d’une probable racine celtique *uint-, signifiant "vent", mais n’explique par outre mesure ce nom. On peut cependant y voir un composé *ṷint-io-, avec le suffixe d’appartenance *-io- / -iio-, amenant à traduire ce théonyme par "celui (dieu) du vent". X. Delamarre ne retient pas l'idée d'explique ce théonyme en recourant à *uento-, qui signifie "abattoir sacrificiel", que l'on retrouve dans plusieurs théonymes, et notamment Ventis, "le sacrificateur", auquel il recourt pour expliquer le nom de Vintium (Vence), "le domaine du dieu Ventis". Cette absence est d'autant plus curieuse que le théonyme Ventis n'est pas attesté dans cette commune, contrairement à Vintius.

Sur les deux inscriptions de Seyssel, ce dieu est assimilé à Pollux (CIL 12, 2561 ; 2562), ce qui est assez peu courant. A. Vigier (2009) met en avant le fait que les Dioscures avaient le don d’apaiser les eaux, ce qui à Seyssel, l’antique Condate, devait avoir toute son importance. Cette localité était en effet bâtie sur l’une des rives du Rhône. Ceci amène A. Vigier à faire de Vintius le dieu protecteur des bateliers et voyageurs. L’interprétation étymologique de X. Delamarre (2023) amenant à faire de Vintius un dieu du vent, n’est pas non-plus incompatible avec l’assimilation à Pollux, puisque dans plusieurs mythes gréco-romains, les Dioscures sont réputés avoir la maîtrise des vents. Notons toutefois qu’à Seyssel, la navigation sur le Rhône ne pouvait se faire à la force du vent. Enfin, à Vence (Alpes-Maritimes), Vintius est assimilé à Mars (CIL 12, 3), ce qui suppose que l’on lui attribuait également une fonction guerrière.

Les inscriptions de Hauteville-sur-Fier (CIL 12, 2558) et de Seyssel (CIL 12, 2561) rapportent les noms de deux personnes ayant été prêtres de Vintius, Titus Valerius Crispinus et Quintus Catius […] Bellicus, avant d’effectuer la charge civile de préfet du pagus Dianensis. C’est d’ailleurs en tant que préfets qu’ils dédièrent des monuments à Vintius, ce qui laisse entendre que cette divinité ait pu être tutélaire de ce pagus (Vigier, 2009).

Notes