Les Lexovii, qui ont laissé leur nom à Lisieux (Calvados) et au pays du Lieuvin (à cheval sur l'Eure et le Calvados), étaient le peuple qui occupait un territoire compris globalement entre la Dives, à l'ouest, et la Risles, à l'est. Au sud, leur frontière devait se situer en gros à la latitude de Vimoutiers.
Ils entrent dans l'Histoire, comme bon nombre de peuples gaulois, avec la Guerre des Gaules, de Jules César. Ils y participent une première fois lors du soulèvement des Vénètes, en -56; puis lors du siège d'Alésia, en -52, avec l'envoi de troupes dans l'armée de secours.
César leur attribue un sénat, ce qui a pu être vérifié par leurs monnaies, qui mentionnent un argantodan (c'est à dire un trésorier) et des vergobrets, dont on sait, toujours par César, qu'ils sont nommés par le sénat.
L'oppidum principal des Lexovii était l'oppidum du Castellier, sur la commune de Saint-Désir (14). Cet oppidum semble avoir été abandonné à la période augustéenne au profit de l'actuel site de la ville de Lisieux.
La cité antique, au IIe siècle ap. JC, atteint presque en surface les dimensions de la ville actuelle. Elle est doté d'un grand sanctuaire péri-urbain avec théâtre, sur la commune de Saint-Désir; d'un vaste cimetière à incinération situé au nord de la ville (la nécropole dite du Grand Jardin), lequel est partiellement remplacé à la fin du IIIe siècle par celui du site Michelet, au nord-est.
On connait mal l'organisation du coeur de la ville, mais on sait que des quartiers artisanaux ont été localisé à l'est (site de l'actuel centre hospitalier). Sur le même site à été découvert à la fin des années 1970 et au début des années 1980 une domus (villa urbaine) et des termes.
A l'ouest, à l'emplacement de l'abbaye de Saint-Désir, se trouvait un suburbium (on appelerait cela une banlieue, de nos jours), sans doute dôté de son propre cimetière.
Au IIIe siècle, la ville se dote de rempart. Face à la menace des invasions, elle restreint volontairement sa superficie à à peine un quart de ce qu'elle était auparavant. Un minuscule tronçon de ce rempart est toujours visible sous la tour sud de la cathédrale.
Strabon, Géographie, IV, 1, 14: "Du Rhône, les marchandises passent dans l'Arar (la Saône), puis dans le Doubs, son affluent. Elles sont ensuite transportées par terre jusqu'au Sequanas (la Seine), d'où elles descendent par voie fluviale jusqu'à l'Océan, chez les Lexoviens et les Calètes. De là une traversée de moins d'un jour les fait passer en Bretagne."