Santones - Peuple de la Gaule celtique établi entre l'embouchure de la Gironde et le marais poitevins. Leur territoire correspond très largement à l'actuelle Saintonge, laquelle tire son nom de cet ethnonyme. Ils avaient pour capitale Mediolanum / Μεδιολάνιον (Saintes, Charente-Maritime), devenue Ciuitas Sanctonum au IIIe s. de notre ère.
L'histoire ancienne de ce peuple est partiellement hypothétique. J. Hiernard & D. Simon-Hiernard (1999) ont fait la synthèse des données disponibles sur les relations entre les Santons et les Helvètes. Dans ce cadre, ils indiquent la présence probable de Santons à la bataille de Verceil en 101 av. J.-C. au côté des Tigurins et des Cimbres. L'idée est qu'un contingent des Santons aurait participé à l'invasion de l'Italie par les Cimbres au côté des Tigurins, qui étaient eux-mêmes une fraction, un canton des Helvètes. Les contacts entre ces deux peuples Helvètes et Santons étaient anciens, le territoire des Santons vaste et pas forcément très peuplé.
C'est dans le cadre de la guerre des Gaules, qu'en 58 av. J.-C., les Santons font leur véritable apparition dans l'histoire. En effet, ils auraient proposé aux 350000 Helvètes de venir s'installer sur leur territoire. Ils seraient donc indirectement responsables de la guerre des Gaules. Peuple maritime, en 56 avant J.-C. Jules César les obligea à fournir des navires pour lutter contre les Vénètes. Enfin, en 52 avant J.-C. ils fournirent un contingent de douze mille hommes à l'armée de Secours.
Lors des transformations inhérentes à la romanisation de la Gaule de 51-50 av. J.-C., il semble que les Santons aient bénéficié d'une certaine clémence. En effet, la lex prouinciae, telle qu'elle nous est connue grâce à l'Histoire Naturelle de Pline (IV, 108) semble stipuler que la cité avait le statut de ciuitas libera (Santoni liberi). Dés 27 av. J.-C., à la faveur de la réorganisation augustéenne de la Gaule, Mediolanum (Saintes) devint même la capitale de la nouvelle province de Gallia aquitania ("Gaule aquitaine"). Il semble que l'élite de cette cité ait été rapidement et profondément romanisée. En témoigne notamment la quadruple inscription portée sur l'arc de triomphe de Saintes (CIL 13, 1042, 1043, 1044 & 1045). Quatre personnes mentionnées ici portent pour praenomen et gentile nomen "Caius Iulius", soit une référence directe à César (celui qui a accordé à cette famille la citoyenneté ?). Notons également qu'ils sont intégrés à la tribu Voltinia.
(1)-Epotsorovidi
(2)-----Caius Julius Agedomopatis
(3)---------Caius Julius Catuaneuni
(4)-------------Caius Julius Rufus
(3)---------Congonnetodubni
(4)-------------Caius Julius Victorius
<106 >Sources littéraires anciennes
Jules César, La guerre des gaules, III, 11: "Il donne au jeune Décimus Brutus le commandement de la flotte et des vaisseaux gaulois qu'il avait fait fournir par les Pictons et les Santons et par les autres régions pacifiées, avec l'ordre de partir le plus tôt possible chez les Vénètes. Lui-même se dirige de ce côté avec l'infanterie."
Jules César, La guerre des gaules, VII, 75: "aux Séquanes, aux Sénons, aux Bituriges, aux Santons, aux Rutènes, aux Carnutes, douze mille hommes par cité."
"Caius Iulius Macer, fils d'Agedilus, (de la tribu) Fabia, de la cité des Santons, duplicaire de l'aile Atectorigiana Gallorum, inscrit sur le bronze après 32 ans de service, évocat du divin Auguste de 600 Gaesatorum Raetorum dans le castellum d'Ircavium, décoré par ses compagnons d'armes d'un bouclier, […], de couronnes et d'anneaux d'or. Iulia Matrona, sa fille, (et) Caius Iulius Primulus, son affranchi, ses héritiers, suivant son testament ont pris soin de faire (ce mausolée)."