Les Éduens sont chargés de dévaster le territoire des Bellovaques (été 57 av. J.-C.)
La récente défection des Rèmes fragilisa indéniablement les Suessions, peuple avec lequel ils formaient jusqu'alors une fédération (Brun, 2002). et qui dirigeait la coalition des Belges. Malgré cet événement, la coalition des peuples belges demeurait à la fois imposante et menaçante. César établit donc une stratégie visant à diviser leurs forces. Alors qu'il traversait le pays des Rèmes, il chargea les Éduens menés par Diviciacos d'aller dévaster le territoire des Bellovaques. Ce peuple ne fut pas ciblé sans raison. En effet, les Bellovaques avaient un temps disputé la direction de cette coalition aux Suessions, ils avaient fourni le plus gros contingent à l'armée des Belges (1) et César espérait bien qu'au moment où cette attaque serait menée, elle les détournerait de cette coalition pour aller défendre leur pays (Guerre des Gaules, II, 5). En second lieu, il est fort probable que César ait confié cette mission aux Éduens, car jusqu'à une date alors très récente, les Bellovaques avaient été leurs alliés. L'attitude des Éduens vis-à-vis des Romains en 58 av. J.-C. aurait entraîné la rupture de leurs relations (Guerre des Gaules, II, 14).
Peu après, César apprit de ses éclaireurs et des Rèmes que l'armée des Belges marchait vers lui. Il décida donc de faire édifier un camp près de la rivière Axona (l'Aisne).
La mission confiée à Diviciacos porta ses fruits au moment de la bataille d'Aisne, puisque l'annonce de l'arrivée des Éduens aux frontières des Bellovaques contribua à entraîner la retraite en ordre dispersé de l'armée belge.
Notes
(1) Les promesses mutuelles des peuples belges coalisés devaient impliquaient l'engagement de 348000 hommes, dont 100000 Bellovaques (Guerre des Gaules, II, 4).
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 5 : "Il anime par de vives exhortations le zèle de l'Éduen Diviciacos ; et lui représente combien il importe à la république et au salut commun de diviser les forces de l'ennemi, afin de n'avoir pas une si grande multitude à combattre à la fois. Il suffit pour cela que les Éduens fassent entrer leurs troupes sur le territoire des Bellovaques et se mettent à le ravager. César fait partir Diviciacos avec cette commission." |
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