Diviciacos - Seul druide historique dont le nom nous est parvenu, Diviciacos était un notable Eduen, frère de Dumnorix. Son statut de druide est évoqué par Cicéron. Son nom signifie le "vengeur" (*divic-), et est homonyme avec le roi des Suessions Diviciacos. Il se rend à Rome vers 63 avant J.-C. pour demander de l'aide aux Romains pour protéger les Eduéns des Séquanes qui venaient de les battre. En 58 avant J.-C., il est choisi comme porte-parole des représentants des cités gauloises pour expliquer à César les dangers de l'installation des Germains d'Arioviste en Gaule. En 57 avant J.-C., il intercédera auprès des Eduens, à la demande de César, pour que ces derniers interviennent contre les Bellovaques. Son frère Dumnorix, fut grâcié par Jules César, à la demande de Diviciacos. Mais ayant refuser de participer à l'expédition en Bretagne insulaire, Jules césar le fit tuer. Diviciacos n'est à partir de ce moment plus évoqué dans la guerre des Gaules.
Cicéron, De divinatione, I, 41: "Même dans les nations barbares on ne néglige pas la science divinatoire. Ainsi dans la Gaule elle a pour représentants les druides, dont l'un l'Éduen Divitiacos, ton admirateur, lié à toi par les liens de l'hospitalité, m'est connu; il assurait qu'il était versé dans la science de la nature, ce que les Grecs appellent physiologie, et il prédisait aussi l'avenir tantôt par le moyen des augures, tantôt par l'interprétation des signes [...]"
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Jules César, La guerre des gaules, I, 3: "Il inspire le même dessein à l'Héduen Dumnorix, frère de Diviciacos, qui tenait alors le premier rang dans la cité et était très aimé du peuple ; il lui donne sa fille en mariage."
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Jules César, La guerre des gaules, I, 16: "Voyant que ces divers discours se prolongeaient trop, et touchant au jour où il fallait faire aux soldats la distribution des vivres, César convoqua les principaux Héduens, qui étaient en grand nombre dans le camp, entre autres Diviciacos et Liscos. "
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Jules César, La guerre des gaules, I, 18:"César sentit bien que ce discours désignait Dumnorix, frère de Diviciacos ; mais, ne voulant pas traiter cette affaire en présence d'un grand nombre de témoins, il rompt précipitamment l'assemblée, et ne retient que Liscos.[...]Son (Dumnorix) mariage le rendait le partisan et l'ami des Helvètes ; il haïssait en outre personnellement César et les Romains, dont l'arrivée avait affaibli son pouvoir et rendu à son frère Diviciacos son ancienne autorité et ses honneurs."
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Jules César, La guerre des gaules, I, 19: "César croyait avoir assez de motifs, soit pour sévir lui- même contre Dumnorix, soit pour exiger que ses concitoyens le punissent. Une seule considération arrêtait ses résolutions, le grand attachement de Diviciacos, son frère, au peuple romain, son dévouement sans bornes, sa fidélité à toute épreuve, sa justice, sa modération ; et il craignait de s'aliéner son esprit par le supplice de son frère. Aussi, avant de rien entreprendre, il fait appeler Diviciacos, et, renvoyant les interprètes habituels, c'est par l'organe de C. Valérius Troucillus, le premier personnage de la province romaine, son ami et son confident le plus intime, qu'il s'entretient avec lui : en même temps qu'il lui rappelle ce qui a été dit de Dumnorix en sa présence dans l'assemblée des Gaulois ; il lui apprend ce dont chacun l'a informé en particulier ; il l'engage et l'exhorte à ne point s'offenser si lui-même, après l'avoir entendu, décide de son sort, ou s'il ordonne à ses concitoyens d'instruire son procès."
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Jules César, La guerre des gaules, I, 20: "Diviciacos, tout en larmes, embrasse César et le supplie de ne prendre contre son frère aucune résolution sévère : il convient de la vérité de ces accusations, et personne n'en est plus affligé que lui ; il avait lui-même, par son crédit parmi ses concitoyens et dans le reste de la Gaule, contribué à l'élévation d'un frère qui n'en avait aucun à cause de sa jeunesse ; et celui-ci s'était depuis servi de son influence et de sa supériorité, non seulement pour affaiblir son pouvoir, mais encore pour essayer de le perdre. Cependant l'amour fraternel et l'opinion publique le retiennent. Si César faisait tomber sur son frère quelque châtiment rigoureux, tout le monde, connaissant l'amitié qui les unit, l'en regarderait comme l'auteur, et cette persuasion éloignerait de lui les coeurs de tous les Gaulois. Ses paroles étaient entrecoupées de sanglots ; César lui prend la main, le rassure, le prie de mettre fin à ses demandes, et lui dit qu'il fait assez de cas de lui pour sacrifier à ses désirs et à ses prières les injures de la république et son propre ressentiment. Il fait venir Dumnorix en présence de son frère, lui expose les griefs qu'il a contre lui, lui déclare ses soupçons personnels et les plaintes de ses concitoyens ; il l'engage à éviter de se rendre suspect à l'avenir et lui dit qu'il veut bien oublier le passé en considération de son frère Diviciacos. Il le fait surveiller par des gardes, pour être instruit de ses actions et de ses discours."
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Jules César, La guerre des gaules, I, 31, : "Quand cette assemblée fut close, les mêmes citoyens qui s'étaient déjà présentés devant César revinrent vers lui et demandèrent qu'il leur fût permis de l'entretenir en particulier, touchant leur sûreté et celle de tous les Gaulois. Ayant obtenu audience, ils se jetèrent à ses pieds en versant des larmes, et le prièrent aussi instamment de leur garder le secret sur leurs révélations que de leur accorder l'objet de leur demande : car si leur démarche était connue, ils se verraient exposés aux derniers supplices. L'Héduen Diviciacos prit pour eux la parole, et dit "que deux partis divisaient la Gaule. L'un avait les Héduens pour chef, l'autre les Arvernes. Après une lutte de plusieurs années pour la prééminence, les Arvernes, unis aux Séquanes, attirèrent les Germains en leur promettant des avantages." |
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