alauda : Nom gaulois de l'alouette (alloue en vieux français(1)). Jules César créa après la guerre des Gaules une légion nommée Legio Alaudae avec des effectifs gaulois de Gaule transalpine. Le nom est attesté par Pline (Pline, Histoire Naturelle, XI, 121), Suétone (César, 24), et Cicéron (Philippiques, I, 20 ; XIII, 3 ; Ad Atticum, XVI, 8, 2). La latin alauda est un emprunt à la langue gauloise. Pour X. Delamarre, il n'existe pas de mots correspondants dans les langues celtiques insulaires (Delamarre, 2003), contredit par F. Favereau, qui le compare avec le breton alc'houeder et le gallois ehedydd (Favereau, 2017). Le nom est un composé celtique en *al-audo(2), avec un deuxième thème signifiant : richesse, abondance (Delamarre, 2019). Le premier élément al- , est plus difficile à cerner. Il peut désigner la blancheur (Delamarre, 2003 ; 2019 ; Favereau, 2017), mais ce n'est pas la caractéristique principale de l'alouette (Delamarre, 2003 ; 2019). D'un thème celtique *al(o) "nourrir" (Delamarre, 2003 ; Favereau, 2017) ---> "celle qui se nourrit en abondance". Peut-être le même radical que dans *alauno- "nomade, errant" (Favereau, 2017), l'alouette est effectivement un oiseau migrateur (ce n'est pas une généralité), mais quel rapport avec l'abondance ?
(1) Le nom actuel est tout simplement une forme diminutive en '-ette' de alloue. (2) X. Delamarre, suppose une posible contraction d'un *al-avida, avec *avida "oiseau" (cf : latin avis) (Delamarre, 2003 ; 2019).
Pline, Histoire Naturelle,XI, 121: "Un petit oiseau, appelé jadis galerita à cause de sa huppe, a reçu depuis le nom gaulois d'alaude, nom qui a été donné même à une légion."
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Suétone, Vie des douze Césars, César, 24: "Il [César] ajouta d'autres légions à celles qu'il avait reçues de la république, et il les entretint à ses frais. Il en forma même, dans la Gaule Transalpine, une dernière, à laquelle il fit prendre le nom gaulois d'Alauda, qu'il sut former à la discipline des Romains, qu'il arma et habilla comme eux, et que, dans la suite, il gratifia tout entière du droit de cité."
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Cicéron, Lettres à Atticus, XVI, 8, 2: "...] Il m'a envoyé un homme à lui, un certain Cecina de Volterre, pour me dire qu'Antoine se dirige sur Rome avec la légion des Alaudes, [...".
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Cicéron, Philippiques, I, 20: "...] Mais si vous portiez la même loi pour tous ceux qui ont servi avec un cheval, ce qui est plus honorable, elle ne serait approuvée de personne; car on doit considérer la fortune et le rang dans un juge. Peu m'importe, répond-il; je nomme encore juges les manipulaires de la légion Alaudienne : nos amis assurent que c'est leur seul espoir de salut.
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Cicéron, Philippiques, XIII, 3: "...] Mais nous devons aussi une loi judiciaire à cet homme si pur, si intègre, à ce réformateur des lois et des tribunaux. Ici encore il nous a trompés. Il avait nommé, disait-il, pour juges des manipulaires, des soldats de la légion Alaudienne; et il n'a choisi que des joueurs, des exilés, des Grecs. Quelle admirable réunion, quel tribunal majestueux. Je brûle de défendre un accusé devant ce conseil auguste." |
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