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Arebrignus [pagus -] - Nom d'un pagus de la cité des Éduens. L'unique mention de ce toponyme provient du Discours d'actions de grâce de Constantin Auguste rédigé par Eumène d'Autun en 311 ap. J.-C., qui nous apprend en outre que ce pagus était le plus riche de cette cité, et qu'il était voisin de l'Arar (la Saône). Le nom du pagus Arebrignus est gaulois. On y reconnaît tout d'abord le préfixe *are- signifiant "devant / près de / à l'est", associé à ce qui semble être un ancien nom de la Saône. En effet, nous savons par Plutarque que l'Arar était également connu sous le nom de Βρίγουλος (*Brigoulos) (Des noms des fleuves et des montagnes, et des objets qu'on y trouve, VI, 2, 1). Suivant cette hypothèse, imposant cependant une certaine corruption du nom de la rivière, le pagus Arebrignus serait le "pays voisin de / faisant face à la Saône", plutôt que le "pays à l'est de la Saône", tant il est incertain que la cité des Éduens ait pu s'étendre sur la rive gauche de cette rivière.
Sources littéraires anciennes
| Eumène d'Autun, Discours d'actions de grâce de Constantin Auguste, VI : "Aussi les parties du sol auxquelles il restait encore un peu de fertilité ont perdu toute valeur, ensevelies sous les marais, ou envahies par les ronces et les épines. Et même c'est à regret qu'on ensemence le canton Arebrignus, seule localité où se fasse sur une très petite échelle la culture de la vigne, car au-delà on ne rencontre que des forêts et des rochers inaccessibles, où les bêtes sauvages ont une retraite assurée. Quant à la plaine adjacente et qui s'étend jusqu'à l'Arar, elle était, dit-on, autrefois d'une délicieuse fécondité entretenue par une culture non interrompue, dont le travail dirigeait le cours des eaux à travers les vallées ouvertes et dans les terres de chaque particulier ; mais aujourd'hui la dévastation a fermé ses canaux, et tous les lieux bas, que cette position même rendait fertiles, sont changés en fondrières et ensevelis sous des eaux dormantes." |
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