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*circo- / circios
Terme gaulois attesté dans l'anthroponymie à travers le nom Circos, mais également à travers le nom du dieu-vent Circius, personnification du mistral, du cers et du cierzo. Citant un rapport sur le vent d'occident du philosophe gaulois Favorinus d'Arles (aujourd'hui perdu), Aulu-Gelle a fourni une glose de ce mot "Les Gaulois, mes compatriotes appellent circius, ce vent [...], pour peindre sans doute sa violence et l'impétuosité de ses tourbillons" (Nuits attiques, II, 22). X. Delamarre (2003 ; 2019) et J.-P. Savignac (2004) rapprochent ce terme du gallois cyrch, qui signifie "course", et proposent de le traduire par "impétueux". Considérant les propos de Favorinus d'Arles, rapportés par Aulu-Gelle, P. Lajoye (2008) note avec justesse que le sens de ce terme pourrait se rapprocher davantage de "tourbillonnant". Outre la parentée avec le gallois cyrch, cette idée paraît corroborée par le latin circus / circulus, "cercle", le grec κίρκος, "cercle / anneau", tous provenant d'une racine indo-européenne *(s)ker-, qui signifie "tourner".
Sources littéraires anciennes
| Aulu-Gelle, Nuits attiques, II, 22 : "Les Gaulois, mes compatriotes appellent circius, ce vent piquant et glacé qui souffle dans leur pays, pour peindre sans doute sa violence et l'impétuosité de ses tourbillons [...] Quant au vent qui souffle des Gaules et qu'il (Favorinus) appelait circius, M. Caton au troisième livre de ses Origines, l'appelle cercius. Dans un passage où il s'occupe des Espagnols qui habitent en deçà de l'Hiberus, il dit : 'On trouve dans cette contrée de très-belles mines de fer et d'argent, et une montagne considérable de sel pur, dans laquelle on voit sans cesse se former de nouvelles couches à la place de celles qu'on enlève. Là, le vent cercius se déchaîne avec violence : quand on parle, il vous remplit la bouche ; il renverse un homme armé et une voiture chargée'."
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