Condollus - 6440 - L'encyclopédie

Condollus - Anthroponyme attesté par quatre inscriptions lapidaires provenant respectivement de Strasbourg (AE 1907, 77), Sankt Veit an der Glan (CIL 03, 4846), Gochsen (CIL 13, 6464) et Marbach am Neckar (CIL 13, 6453). Nous retrouvons également ce nom sur des estampilles de potier. Ce nom est celtique, il s'explique par condo-, qui signifie "tête", associé à "grand / tout / complet". Le composé *condo-ollo- peut se traduire par "grosse tête".

Un cavalier trévire cantonné chez les Triboques.

Nom de personne apparaissant sur une inscription votive dédiée à Mars Loucetius, découverte à Strasbourg (Bas-Rhin). D'après cette inscription Condollus, était le père de Fittio, un cavalier originaire de la cité des Trévires, ayant servi dans l'aile Petriana (début du I^er s. ap. J.-C.).

Strasbourg (AE 1907, 77 ; CIL 13, 11605)
MARTI LOVCET(IO) V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) L(AETVS) M(ERITO) FITTIO CONDOLLI F(ILIVS) EQ(VES) ALA PETRI(ANA) TREVE(R)

"À Mars Loucetius. Fittio, fils de Condollus, cavalier dans l'aile Petriana, trévire, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, comme il se doit."

Chez les Virunenses (Noriques)

Un autre Condollus apparaît sur une inscription funéraire de Sankt Veit an der Glan (Carinthie, Autriche), où il est annoncé comme ayant été le père d'un dénommé Tiberius Iulius Capatius.

Inscription de Sankt Veit an der Glan (CIL 03, 4846)
TI(BERIVS) IVLIVS CONDOLLI F(ILIVS) CAPATIVS MIL(ES) COHO(RTIS) MONT(ANORVM) PRI(MAE) STIP(ENDIORVM) XXX H(IC) S(ITVS) E(ST) TI(BERIVS) [IV]LIVS CRIGALO TI(BERIVS) IVLIVS BVCCIO H(EREDES) F(ECERVNT)

"Tiberius Iulius Capatius, fils de Condollus, militaire de la cohorte I Montanorum, 30 ans de service, repose ici. Tiberius Iulius Crigalo et Tiberius Iulius Buccio, ses héritiers, ont fait (ce monument)."

Chez les Alisinenses

A Gochsen (Hardthausen am Kocher, Bade-Wurtemberg, Allemagne), un dénommé Ursus, fils de Condollus, est mentionné pour avoir offert une dédicace au Génie du dieu Mars.

Inscription de Gochsen (CIL 13, 6464)
GENIO MARTIS VRSVS CONDOLLI V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) L(AETVS) M(ERITO)

"Au Génie de Mars. Ursus, (fils de) Condollus, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."

A Marbach am Neckar (Bade-Wurtemberg, Allemagne), un dénommé Domitius Condollus a fait une dédicace à la déesse Victoire, pour le collège des pérégrins, sur une base de statue de la divinité.

Inscription de Marbach am Neckar (CIL 13, 6453)
[V]ICTORIAM CVM BASE DOMITIVS CONDOLLVS COLLI(GIO) PEREGRINORVM V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) L(AETVS) [M(ERITO)]

"(Cette) Victoire, avec sa base (de statue). Domitius Condollus, au collège des pérégrins, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."

Sur des estampilles de potier.

L'anthroponyme Condollus est également connu par des estampilles relevées sur des poteries, sous les formes CONDOLLI F(ECIT) "Condollus a fait", CONDOLLI MA(NV) "de la main de Condollus", ou plus simplement CONDOLLVS et CONDO(LLVS). Ces marques furent laissées par les ouvriers de l'atelier d'un potier, producteur de céramiques sigillées à Lezoux (Lombard, 1972 ; Stanfield & Simpson, 1990 ; Rogers, 1999 ; etc.). R. Lombard (1972) supposait que ce potier fut actif à l'époque flavienne (fin du I^er s. ap. J.-C.), mais cette datation est remise en cause par B. R. Hartley & B. M. Dickinson, (2010), qui privilégient une période comprise entre 140 et 170 ap. J.-C. Ses productions furent exportées vers la Gaule belgique (Bavay, Hermes, etc.), la Gaule lyonnaise (Bourbon-Lancy), la Gaule aquitaine (Montans, Poitiers, etc.), mais aussi jusqu'en Pannonie inférieure (Óbuda-Aquincum, Tác, etc. ; Gabler et al., 2009).