Révolte des Andécaves et des Turons (21 ap. J.-C.)
Répondant aux appels au soulèvement lancés par Iulius Sacrovirus et Iulius Florus, les Andécaves et les Turons furent les premiers à prendre les armes contre Rome (Tacite, Annales, III, 41). Dans un premier temps, ce furent les Andécaves qui se soulevèrent. Cette révolte n'eut qu'une faible ampleur puisque l'intervention du légat Acilius Aviola, dépêché depuis Lugdunum à la tête de la cohorte XIII Urbana, suffit à y mettre un terme. Immédiatement après, les Turons se soulevèrent à leur tour. Pour y faire face, Acilius Aviola reçut le soutien de légionnaires détachés par Caius Visellius Varro, le légat du district militaire de Germanie inférieure, mais aussi celui de troupes auxiliaires gauloises. Une fois encore, le soulèvement fut jugulé sans difficulté.
Dans ce passage des Annales, Tacite révèle un détail étonnant, puisqu'il indique que Iulius Sacrovirus et d'autres nobles engagés au sein de ces troupes auxiliaires gauloises y participèrent. Ils jouèrent donc un double-jeu en participant ostensiblement à la répression des insurgés de l'ouest de la Gaule, qu'il avait pourtant eux-mêmes invités à se soulever. Cette surprenante révélation fut faite aux vainqueurs par des prisonniers, mais lorsque l'information fut transmise à Tibère, celui-ci la dédaigna. De l'avis de Tacite, Iulius Sacrovirus attendait un moment plus favorable pour se déclarer, ce qui pourrait laisser entendre que les Andécaves et les Turons avaient quant à eux précipité leur soulèvement (Annales, III, 41).
Tacite, Annales, III, 41 : "Il y eut peu de cantons où ne fussent semés les germes de cette révolte. Les Andécaves et les Turoniens éclatèrent les premiers. Le lieutenant Acilius Aviola fit marcher une cohorte qui tenait garnison à Lyon, et réduisit les Andécaves. Les Turoniens furent défaits par un corps de légionnaires que le même Aviola reçut de Visellius, gouverneur de la basse Germanie, et auquel se joignirent des nobles Gaulois, qui cachaient ainsi leur défection pour se déclarer dans un moment plus favorable. On vit même Sacrovir se battre pour les Romains, la tête découverte, afin, disait-il, de montrer son courage ; mais les prisonniers assuraient qu'il avait voulu se mettre à l'abri des traits en se faisant reconnaître. Tibère, consulté, méprisa cet avis, et son irrésolution nourrit l'incendie."
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