Peuple de l'Armorique, à l'extrémité ouest de la Gaule celtique. Leur territoire se situait aux niveau des actuels Pays Rennais et Pays de Dol, à l'exception des Clos Ratel et Clos Poulet, donc dans le département d'Ille-et-Vilaine. Ils avaient pour métropole Condate (Rennes).
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné sous la forme Redones (var. Rhedones) par César (Guerre des Gaules, II, 34 ; VII, 75), Rhedones (var. Riedones, Rhiedones, Shiedones, Siedones, Sedones) par Pline (Histoire naturelle, IV, 107), 'Ριήδονες (var. 'Ρηήδονες) par Ptolémée (Géographie, II, 8, 9) ou encore ciuitas Redonum dans la Notice des Gaules. Leur nom s'explique par le gaulois redo- qui signifie "aller à cheval / voyager / char", et pourrait se traduire par "les conducteurs de chariots" (Lacroix, 2003). L'actuelle ville de Rennes tire son nom de celui de ce peuple.
Histoire
● Protohistoire
À l'époque gallo-romaine, leur cité était divisée en quatre pagi : Carnutenus, Matantis, Sextanmanduius et un dernier au nom incomplet, [...]ini. Il s'agît peut-être là des noms de peuplades amalgamées par les Riedones, antérieurement à la conquête romaine. Le nom du pagusCarnutenus suggère qu'une partie du territoire des Riedones ait pu être anciennement occupé par des Carnutes.
Les choses changèrent en 52 av. J.-C., puisque les Riedones prirent part au soulèvement général des Gaulois et fournirent, aux côtés des autres peuples armoricains, un contingent de 20000 hommes aux armées de secours chargées de contraindre César à lever le siège d'Alesia (Guerre des Gaules, VII, 75).
● Intégration de la cité des Riedones à l'Empire romain
Dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien (dernière décennie du IIIe s. ap. J.-C.), la province de Gaule lyonnaise fut divisée en deux nouvelles provinces. À cette occasion, la cité des Riedones intégra la province de Lyonnaise seconde.
Lorsque cette province fut à sont tour divisée, lors de la réforme provinciale de Constantin (314 ap. J.-C.), la cité des Riedones intégra finalement la province de Lyonnaise troisième.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, II, 34 :"Dans le même temps, César fut informé par P. Crassus, envoyé par lui, avec une seule légion, contre les Vénètes, les Unelles, les Osismes, les Curiosolites, les Esuvii, les Aulerques, les Redons, peuples maritimes sur les côtes de l'Océan, qu'ils s'étaient tous soumis au pouvoir du peuple romain."
César, Guerre des Gaules, VII, 75 :"Pendant que ces choses se passaient devant Alésia, les principaux de la Gaule, réunis en assemblée, avaient résolu, non d'appeler aux armes tous ceux qui étaient en état de les porter, comme le voulait Vercingétorix, mais d'exiger de chaque peuple un certain nombre d'hommes ; ils craignaient, dans la confusion d'une si grande multitude, de ne pouvoir ni la discipliner, ni se reconnaître, ni se nourrir. Il fut réglé que les divers états fourniraient, savoir [...] vingt mille à l'ensemble des peuples situés le long de l'Océan, et que les Gaulois ont l'habitude d'appeler Armoricains, au nombre desquels sont les Curiosolites, les Redons, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices, les Unelles."
Pline, Histoire naturelle, IV, 107 :"La Gaule Lyonnaise renferme les Lexoviens, les Vellocasses, les Gallètes, les Vénètes, les Abrincatuens, les Osismiens ; la Loire, fleuve célèbre ; une péninsule remarquable qui s'avance dans l'Océan, à partir des Osismiens, dont le tour est de 625.000 pas, et dont le col a 125.000 pas de large ; au delà de cette péninsule, les Nannètes ; dans l'intérieur, les Héduens, aillés, les Carnutes, alliés, les Boïens, les Sénons, les Aulerques, surnommés Éburoviques, et ceux qui sont surnommés Cénomans ; les Meldes, libres ; les Parisiens, les Trécasses, les Andegaves, les Viducasses, les Bodiocasses, les Unelles, les Cariosvélites, les Diablindes, les Rhédons, les Turons, les Atésuens, les Segusiaves, libres, dans le territoire desquels est Lyon, colonie."
Sources littéraires anciennes
Rennes (AE 1969/70, 405a) T(ITO) FL(AVIO) POSTVMINO SACE[R]DOTI ROM(AE) ET AVG(VSTORVM) QVEM PRIMVM CIVITAS RIEDONVM PE[R]PETVO FLAMONIO MARTIS MVLLONIS HONORAVIT BIS DVOVIRO OMNIBVS OFFICIS APVD SVOS FVNCTO CIVITAS RIEDONVM PVBLICE STATVAS CVM SVIS ORNAMENTIS POSVIT DECRETO INFRA SCRI<P=B>TO // L(VCIO) TVTILIO LVPERCO PONTIANO C(AIO) CALPVRNIO ATILIANO CO(N)S(VLIBVS) DECREVERVNT PARI ET SVMMO CONSENSV FL(AVIO) POSTVMINO HONESTISSIMO CIVI OB EI[I]VS ERGA REM PVBLICAM ET IN SINGVLOS MERITA ET LIBERALITATEM ET MORES EMENDATISSIMOS OB QVOS EI SVBINDE GRATIAS EGERVNT STATVAS QVAE IN BASILICA TEMPLI MARTIS MVLLONIS HAC INSCRI<P=B>TIONE PONERENTVR ET IN EADEM BASILICA LOCA STA[T]VARVM QVAS POSITVRVM SE NVMINIBVS [PA]GORVM EDIXERAT
"À Titus Flavius Postuminus, prêtre de Rome et d'Auguste à qui la cité des Riedones a décerné pour la première fois le titre de flamine perpétuel de Mars Mullo, deux fois duumvir, qui a rempli parmi les siens toutes les fonctions officielles. La cité des Riedones a fait poser publiquement des statues avec leurs ornements par le décret ci-dessous : Lucius Tutilius Lupercus Pontanius et Caius Calpurnius Attilianus étant consuls, ils ont décrété d'un consentement unanime et total à (Titus) Flavius Postuminus, le plus honorable citoyen, en reconnaissance de ses mérites à l'égard de la République et des individus, de ses libéralités et des ses moeurs irréprochables, qualités pour lesquelles ils avaient souvent eu l'occasion de le remercier, des statues destinées à être élevées dans la basilique du temple de Mars Mullo avec ce texte inscrit et dans la même basilique, on lui a désigné des emplacements pour les statues qu'il avait décidé de poser en l'honneur des divinités des pagi."
Rennes (AE 1969/70, 405b) IN HONOREM DOMVS DIVINAE ET PAGI MATANTIS DEO MERCVRIO ATEPOMARO T(ITVS) FL(AVIVS) POSTVMINVS SACERD(OS) ROMAE ET AVG(VSTORVM) QVEM PRIMVM CIVITAS RIEDONVM PERPETVO FLAMONIO MARTIS MVLLONIS HONORAVIT BIS DVOVIRVM(!) OMNIBVS OFFICIS APVD SVOS FVNCTVS STATVAM CVM SVIS ORNAMENTIS DE SVO POSVI[T L(OCVS)] D(ATVS) EX D(ECVRIONVM) [S(ENTENTIA)]
"En l'honneur de la maison divine et au dieu Mercure Atepomarus du pagusMatantis. Titus Flavius Postuminus, prêtre de Rome et d'Auguste à qui la cité des Riedones a décerné pour la première fois le titre de flamine perpétuel de Mars Mullo, deux fois duumvir, qui a rempli parmi les siens toutes les fonctions officielles, a posé à ses frais une statue avec ses ornements. Emplacement donné par sentence des décurions."
Inscription de Rennes (CIL 13, 3151 ; AE 1969/70, 405c) [IN] HONOR[EM DOMVS] [DI]VINAE ET [PAGI ......]INI MAR[TI MVLLONI T(ITVS) FL(AVIVS) P]OSTVMI[NVS SACERD(OS) RO(MA]E ET AVG(VSTORVM) Q[VEM PRIMVM CIV]ITAS RIED[ONVM
Rennes (CIL 13, 3153) IMP(ERATORI) CAES(ARI) M(ARCO) ANTONIO GORDIANO PIO FEL(ICI) AVG(VSTO) P(ONTIFICI) M(AXIMO) TR(IBVNICIA) P(OTESTATE) CO(N)S(VLI) O(RDO) R(IEDONVM)
"À l'empereur César Marcus Antonius Gordianus, pieux, heureux, Auguste, grand pontife, revêtu du pouvoir tribunicien, consul. L'ordre (des décurions) des Riedones."
Borne leugaire de Rennes (2) (CIL 17-02, 471 ; 13, 8953) IMP(ERATORI) CAES(ARI) G(AIO) IVL(IO) VERO MAXIMINO PIO FEL(ICI) AVG(VSTO) GER(MANICO) MAXIMO TR(IBVNICIA) P(OTESTATE) CONS(VLI) III(!) PROCONS(VLI) P(ATRI) P(ATRIAE) OPTIMO MAXIMOQ(UE) PRINC(I)P(I) NOSTRO ET G(AIO) IVL(IO) VERO MAXIMO GER(MANICO) MAXIMO NOBILISS(IMO) CAES(ARI) AVG(VSTI) NOSTRI FILIO A C(IVITATE) R(EDONVM) L(EVGAS) […]
"À l'empereur César Gaius Iulius Verus Maximinus, pieux, favorisé des dieux, Auguste, le grand Germanique, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, 3 fois consul, proconsul, père de la patrie, le très bon et le plus grand, notre prince et Gaius Iulius Verus Maximus, le grand Germanique, nobilissime César, fils de notre Auguste. Jusqu'à la cité des Redones, [...] lieues."
Borne leugaire de Rennes (3) (CIL 17-02, 472 ; 13, 3154) IMP(ERATORI) CAES(ARI) C(AIO) IVL(IO) VERO MAXIMINO PIO FEL(ICI) AVG(VSTO) GERMANIC(O) MAX(IMO) PONTIF(ICI) MAX(IMO) TRIB(VNICIA) POT(ESTATE) CO(N)S(VLI) III(!) PR(O)CO(N)S(VLI) P(ATRI) P(ATRIAE) OPTIMO MAXIMOQVE PRINCIPI NOSTRO ET C(AIO) IVL(IO) VERO MAXIMO GERM(ANICO) MAX(IMO) NOBIL(ISSIMO) CAES(ARI) AVG(VSTI) NOSTRI FILIO A CI(VITATE) R(EDONVM) [L(EVGAS) …]
"À l'empereur César Caius Iulius Verus Maximinus, pieux, favorisé des dieux, Auguste, le grand Germanique, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, 3 fois consul, proconsul, père de la patrie, le très bon et le plus grand, notre prince et Caius Iulius Verus Maximus, le grand Germanique, nobilissime César, fils de notre Auguste. Jusqu'à la cité des Redones, [...] lieues."
"À l'empereur César Caius Pius Esuvius Tetricus (Ier), pieux, favorisé des dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, père de la patrie, consul, proconsul. La cité des Redones, [...] lieues."
"À l'empereur César Caius Pius Esuvius Tetricus (Ier), pieux, favorisé des dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, père de la patrie, consul, proconsul. La cité des Redones, [...] lieues."