Sur des inscriptions d'Arles (Bouches-du-Rhône), Beaucroissant (Isère), Blankenheim (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), Bourges (Cher), Chalons-sur-Saône (Saône-et-Loire), Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), Langres (Haute-Marne), Limony (Ardèche), Metz (Moselle), Montcy-Saint-Pierre (Charleville-Mézières, Ardennes), Nîmes (Gard), Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), San Cristóbal de la Polantera (province de León, Espagne), Speestraße (Trèves, Rhénanie-Palatinat, Allemagne), Vaison-la-Romaine (Vaucluse) et Vienne (Isère).
Sedulus - Anthroponyme relevé sur des inscriptions provenant des provinces de Gaule aquitaine, Gaule lyonnaise, Gaule narbonnaise, Germanie inférieure, Germanie supérieure et Hispanie tarraconaise. Ce nom pourrait être rapproché sur latin sedulus, qui signifie "appliqué / zélé / loyal", mais la répartition géographique de ses attestations et l'existence d'un chef gaulois dénommé Sedullos, plaident pour y reconnaître assurément un nom celtique. X. Delamarre (2023) y voit une racine celtique *sedo- / sedi-, qui signifierait "siège / résidence" ou "calme / paisible". Ce même auteur semble privilégier de traduire le composé *sed-ulo- par "pacifique / calme". Les variantes Sedulia et Sedulius sont également attestées.
À Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), une inscription funéraire à la lecture délicate fournit une autre attestation de ce nom. Là, Sedulus était le père du défunt, dont le nom est généralement lu Ammillus (CIL 13, 4579). Au regard des caractères difficilement interprétables de la fin de l'inscription, il est possible d'envisager un très hypothétique Ammillus Prusoniinus.
"Aux dieux Mânes. À Ammillus Prusoniinus (?), fils de Sedulus."
À Metz (Moselle), une autre épitaphe fournit une attestation de ce nom. Là, le dénommé Sedulus était le père de Sextilia, le beau-père de Catullinus et le grand-père de Catullianus et Secundinus (CIL 13, 4362).
"Catullinus, fils de Carathounus, Sextilia, fille de Sedulus, son épouse, ont posé ce monument, de leur vivant, pour eux-mêmes et pour [...] Catullianus, qui vécut 4 ans (et) 6 mois, et pour Secundinus, qui vécut une année."
Des cachets à collyre provenant de Montcy-Saint-Pierre (Charleville-Mézières, Ardennes) ont fourni quatre attestations de ce nom. Marcus Valerius Sedulus était visiblement un oculiste, ayant préparé un certain nombre de potions destinées à traiter différents problèmes touchant les yeux (CIL 13, 10021,190 ; AE 1894, 67).
Montcy-Saint-Pierre (Charleville-Mézières) (CIL 13, 10021,190 ; AE 1894, 67) M(ARCI) VAL(ERI) SEDVLI PENICIL(LVM) / LE(NE) AD OMNE LIPP(ITVDINEM) EX OVO // M(ARCI) VAL(ERI) SEDVLI DIASM/YRN(ES) POST IMP(ETVM) LIP(PITVDINEM) EX O(VO) // M(ARCI) VAL(ERI) SEDVLI EVODE/S AD ASPRIT(VDINES) ET CICA(TRICES) VET(ERES) // M(ARCI) VAL(ERI) SEDVLI DIAMI/SVS CROCO(DES) AD ASPR(ITVDINES) VE(TERES)
"Éponge douce de Marcus Valerius Sedulus contre toute espèce d'ophtalmie, à appliquer dans du blanc d'oeuf."
"Collyre à la myrrhe de Marcus Valerius Sedulus, à appliquer dans du blanc d'oeuf, quand la période aiguë de l'ophtalmie est passée."
"Collyre parfumé de Marcus Valerius Sedulus contre les granulations des paupières et les cicatrices invétérées de la cornée."
"Collyre au misy et au safran de Marcus Valerius Sedulus contre les granulations anciennes des paupières."
Une autre inscription funéraire, très fragmentaire, provenant de Speestraße (Trèves, Rhénanie-Palatinat, Allemagne) mentionne un autre Sedulus. D'après cette épitaphe, c'est lui qui fit poser cette inscription pour commémorer la mémoire d'un défunt, dont le nom n'a pas été conservé (CIL 13, 11336).
À Chalons-sur-Saône (Saône-et-Loire), une inscription funéraire fut posée par un certain Arrius Sedulus. D'après cette épitaphe, il était le père de la défunte, Sedulia Laeta, et c'est pour commémorer sa mémoire qu'il fit poser ce monument (CIL 13, 2625).
Chalons-sur-Saône (CIL 13, 2625) D(IS) M(ANIBVS) / ET MEMOR(IAE) SEDVLIAE LAETAE / PVELLAE Q(VAE) VIXIT AN(NOS) XIII / M(ENSES) VII D(IES) VI ARRIVS SEDVLVS / PATER PONENDVM CVRAVIT
"Aux dieux Mânes et à la mémoire de Sedulia Laeta, jeune fille qui a vécu 13 ans, 7 mois et 6 jours. Arrius Sedulus, son père, a pris soin de poser (ce monument)."
À Limony (Ardèche), une inscription funéraire fournit une autre attestation de ce nom. Caius Titus Sedulus et son épouse, Contessia Severina, sont mentionnés pour avoir élevé un monument funéraire pour Contessia Martina, leur jeune esclave de 5 ans (CIL 12, 1805).
Limony (CIL 12, 1805) D(IS) M(ANIBVS) / CONTESS(IAE) MARTINAE / DEF(VNCTAE) ANN(ORVM) V M(ENSIVM) III / C(AIVS) TITIVS SEDVLVS / ET CONTESSIA / SEVERINA / PATRONI / ALVMNAE DVLCISS(IMAE)
"Aux dieux Mânes. À Contessia Martina, défunte à l'âge de 5 ans et 3 mois. Caius Titus Sedulus et Contessia Severina, ses patrons, à cette très douce enfant (ont érigé ce monument)."
• Chez les Arelatenses (Salyens)
Un autre Sedulus est attesté à Arles (Bouches-du-Rhône). En effet, sur une épitaphe, on y lit qu'un certain Sedulus et son frère, Securus, ont érigé ce monument pour leurs parents défunts, Aulus Asuius Sedatus et Pompeia Graphis (CIL 12, 762).
À Nîmes (Gard), une dédicace faite au dieu Mercure mentionne un homme de ce nom. En effet, cette offrande fut faite par Marcus Pullius Celsus, associée à Lucius Domitius Sedulus (CIL 12, 3086 ; AE 1967, 292 ; 1995, 1057).
Sur une épitaphe provenant de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), un certain Caius Cornaiius Sedulus est mentionné. D'après cette inscription, à son décès, son épouse, Aemilia Exorata, fit ériger ce monument en sa mémoire (CIL 12, 1732).
"Aux dieux Mânes. À Caius Cornaiius Sedulus, Aemilia Exorata, fille de Sextus, son épouse, pour son très bon mari (a érigé ce monument).
• Chez les Vasienses (Voconces)
Dans le Vaucluse, à Vaison-la-Romaine, une inscription corporative mentionne un homme de ce nom. L'état extrêmemnt fragmentaire de ce document ne permet pas de déterminer le sens précis de l'inscription, ni par quelle corporation elle fut émise (ILGN 661 ; ZPE-194-276).
Inscription corporative de Vaison-la-Romaine (ILGN 661 ; ZPE-194-276)
À Beaucroissant (Isère), une dédicace fournit une autre attestation. D'après ce document, un certain Caius Atisius Sedulus fit cette offrande au dieu Mercure, en conséquence d'un voeu (CIL 12, 2200).
"Consacré à Mercure. Caius Atisius Sedulus, en conséquence d'un voeu."
Une première inscription de Vienne (Isère) mentionne un homme de ce nom. Cet homme, Caius Titus Sedulus, y est évoqué pour avoir fait une offrance à des déesses Mères (CIL 12, 1826).
"Aux augustes Mères. Caius Titus Sedulus, en conséquence d'un voeu."
Source (Boissieu, 1854)
Une seconde inscription provenant de cette même ville fournit une nouvelle attestation. Cet autre Sedulus était un soldat de la légion I Minervia. C'est en la mémoire de son petit-fils défunt, Lucius Valerius Castr[...], qu'il fit ériger ce monument (CIL 12, 1874).
Vienne (CIL 12, 1874) D(IS) [M(ANIBVS)] / QVIETI A[ETERN(AE)] / L(VCIO) VAL(ERIO) CASTR[.... DEF(VNCTI)] / AN(NORVM) III M(ENSIVM) VI D(IERVM) [...] / SEDVLVS MIL(ES) [LEG(IONIS) I] / MINERVIAE B(ENE)[F(ICIARIVS?) ...] / NEPOTI SVO D[E SVO F(ECIT)] / ET S(VB) [A(SCIA) D(EDICAVIT)]
"Aux dieux Mânes et à la quiétude éternelle. À Lucius Valerius Castr[...], défunt à l'âge de 3 ans, 6 mois et […] jours. Sedulus, soldat dans la légion I Minervia, bénéficiaire, pour son petit-fils, à ses frais, a fait (ce monument) et sous l'ascia l'a dédié."
• Un gladiateur
Des cruches en céramique du Ier s. ap. J.-C., portant un médaillon représentant le combat de gladiateurs, fournissent d'autres attestations de ce nom. En effet, sur les exemplaires provenant d'Arles (Bouches-du-Rhône), de Vienne (Isère) et de Sainte-Croix-du-Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), on relève l'inscription MISSI // THELON(I)CVS IMP(ERATORIS) XI SEDVLVS, qui mentionne donc les noms des deux combattants. Sur la partie gauche du médaillon, Thelonicus y est représenté avec l'équipement d'un rétiaire, tandis qu'à droite, Sedulus arbore celui d'un secutor (Caldelli & Vismara, 2000).
À Blankenheim (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), une inscription mentionne un dénommé Surius Sedulus. Associé à d'autres personnes, peut-être les membres d'une corporation, il fit ériger un monument, dont la nature précise n'est pas connue, en 208 ap. J.-C. (CIL 13, 8848).
Blankenheim (CIL 13, 8848) ...]VS / [...]T / P[...]N / [...] PERPETVVS / SVRIVS SEDVLVS / AVRELIVS PERE/GRINVS LIBRA/RI(I) DE SVO POS<V=I>/ERVNT // IMP(ERATORE) ANT(ONINO) AVG(VSTO) III / [[[ET GETA CAES(ARE) II]]] CO(N)S(VLIBVS)
"[...], […] Perpetuus, Surius Sedulus, Aurelius Peregrinus, secrétaire, à leurs frais, ont posé (ce monument)"
"L'empereur (Marcus Aurelius Severus) Antoninus, Auguste (3e consulat) et (Publius Septimius) Geta (2e consulat) étant consuls (1)."
(1) 208 ap. J.-C.
Dans la province de Germanie supérieure / Gaule belgique
Sur une inscription de nature inconnue exhumée à Langres (Haute-Marne), deux personnes de ce nom sont mentionnées ; Quintus Sedulus et Sedulus Maior. Les relations qui pouvaient unir les deux hommes ne sont pas connues (CIL 13, 5688).
"Quintus Sedulus, […], de Sedulus Maior, […] Silanus, prêtre de l'Auguste, (a offert ?) un arc et ses statues [...]."
Dans la province d'Hispanie tarraconaise
• Un soldat en garnison chez les Asturicenses
Une inscription votive provenant de San Cristóbal de la Polantera (province de León, Espagne) fournit une dernière occurrence de ce nom. Iulius Sedulus était le tesseraire de la cohorte I Celtiberorum (CIL 02, 2553 ; AE 1910, 4). Originellement, cette cohorte avait été recrutée chez les Celtibères, près de 80 ans plus tôt. À cette date, tout porte à penser qu'elle avait perdu son caractère ethnique, ce qui invite à penser que Iulius Sedulus pourraît être originaire d'une autre province de l'Empire.
San Cristóbal de la Polantera (CIL 02, 2553 ; AE 1910, 4) I(OVI) O(PTIMO) M(AXIMO) / PRO SALVTE M(ARCI) AVRELI ANTONINI / ET L(VCI) AVRELI VERI AVGVSTORVM / OB NATALE(M) SIGNOR(VM) VEXILLATIO / COH(ORTIS) I CELTIB(ERORVM) SVB CVRA ZOILI / AVGVSTOR(VM) LIB(ERTI) PROC(VRATORIS) ET VAL(ERI) FLAVI / |(CENTVRIONIS) COH(ORTIS) I GALL(ICAE) ET AELI FLAVI B(ENE)F(ICIARII) PROC(VRATORIS) / AVGVSTOR(VM) ET LVCRETI MATER/NI IMAG(INIFERI) LEG(IONIS) VII G(EMINAE) F(ELICIS) ET IVLI SE/DVLI TESSERARI(I) C(OHORTIS) I C(ELTIBERORVM) POSITA / IDIB(VS) OCTOBRIB(VS) IMP(ERATORE) L(VCIO) AVRE/LIO VERO III ET QVADRATO CO(N)S(VLIBVS)
"À Jupiter le très bon, le très grand. Pour le salut de Marcus Aurelius Antoninus et Lucius Aurelius Verus, Augustes. Pour l'anniversaire des enseignes, le détachement de la cohorte I Celtiberorum, sous la conduite de Zoilus, affranchi des Augustes, procurateur, de Valerius Flavius, centurion de la cohorte I Gallica, d'Aelius Flavius, bénéficiaire du procurateur des Augustes, de Lucretius Maternus, imaginifer de la légion VII Gemina Felix, et de Iulius Sedulus, tesseraire de la cohorte I Celtiberorum. Placée aux ides d'October, l'empereur Lucius Aurelius Verus (3e consulat) et (Marcus Ummidius) Quadratus (Annianus) étant consuls (2)."