Abrincates
Localisation
Cité de la province de Gaule belgique. Leur territoire se situait entre le cours du Thar (au nord), celui du Couesnon (au sud) et celui de l'Égrenne (à l'est), il correspondait très exactement à celui de l'ancien diocèse d'Avranches (avant 1790), soit l'Avranchin. Leur capitale était Ἰνγένα (Ingena), plus tard connue sous le nom de Legedia (Avranches).
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné qu'à l'époque gallo-romaine par Pline sous la forme Abrincatuos (Histoire naturelle, IV, 107) et par Ptolémée sous la forme Ἀβρινκάτουοι (var. Ἀβριγγάτουοι) (Géographie, II, 8, 8). Plus tardivement, au IVe s. ap. J.-C., on les trouve dénommés ciuitas Abrincatum sur la Notice des Gaules et Abrincateni sur la Registre des Dignitaires (La Partie Occidentale - V) au IVe-Ve s. ap. J.-C. On reconnaît dans cet ethnonyme le terme gaulois abro-, qui signifie "fort / violent / puissant", associé à -catu / -gatu "combat / guerre / bataille". L'ensemble signifie très certainement "(ceux qui sont) forts au combat". Le nom de la ville d'Avranches et l'Avranchin sont issus de celui de ce peuple.
Histoire
Une création tardive
Le fait que les Abrincates n'aient pas été mentionnés par César dans la Guerre des Gaules, notamment dans le cadre du récit de la campagne de Quintus Titurius Sabinus (56 av. J.-C.), implique qu'ils ne constituaient pas encore une cité indépendante. Il est généralement admis qu'à l'époque de la guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.), ils constituaient une fraction des Unelles. Ils en furent vraisemblablement détachés au début de l'époque romaine, pour constituer une cité autonome stipendiaire, c'est à dire soumise au paiement du tribut (Pline, Histoire naturelle, IV, 107). Dés cette période, les Abrincates édifièrent ex nihilo leur métropole, Ingena / Legedia (Avranches), laquelle fut édifiée selon le modèle romain.
La cité des Abrincates au Bas-Empire
Dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien (dernière décennie du IIIe s. ap. J.-C.), la province de Gaule lyonnaise fut divisée en deux nouvelles provinces. À cette occasion, la cité des Abrincates intégra la province de Lyonnaise seconde.
Entre la fin du IIIe s. et le début du IVe s. ap. J.-C., le litus saxonicum fut constitué pour lutter contre les incursions effectuées par les Saxons (mais également les Francs). Ce dispositif militaire reposait sur une série de fortifications édifiées sur les côtes de l'île de Bretagne et du nord et du nord-ouest de la Gaule, et dotées de garnisons. D'après le Registre de Dignitaires, une de ces forteresses fut édifiée sur le territoire des Abrincates ; Abrincatis (Avranches). Elle était placée sous le commandement du dux tractus Armoricani et Nervicani (Registre de Dignitaires, XXXVII).
Sources littéraires anciennes
Pline, Histoire naturelle, IV, 107 : "La Gaule Lyonnaise renferme les Lexoviens, les Véliocasses, les Calètes, les Vénètes, les Abrincatuens, les Ossismiens ; la Loire, fleuve célèbre ; une péninsule remarquable qui s'avance dans l'Océan, à partir des Ossismiens, dont le tour est de 625.000 pas, et dont le col a 125.000 pas de large ; au-delà de cette péninsule, les Namnètes ; dans l'intérieur, les Éduens, alliés, les Carnutes, alliés, les Boïens, les Sénons, les Aulerques surnommés Éburoviques, et ceux qui sont surnommés Cénomans ; les Meldes, libres ; les Parisiens, les Tricasses, les Andécaves, les Viducasses, les Bodiocasses, les Venelles, les Coriosuélites, les Diablintes, les Riedons, les Turons, les Atésuens, les Ségusiaves, libres, dans le territoire desquels est Lyon, colonie."
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