L'augustal et le sévir augustal
Au cours du tout début du Ier s. ap. J.-C., dans le cadre du développement du culte impérial, on ouvrit la possibilité aux affranchis ayant fait fortune, et ayant acquis de l'influence, d'occuper des fonctions religieuses de second plan. En effet, les origines serviles des affranchis étaient incompatibles avec le fait de prétendre à une quelconque magistrature municipale, ou à une fonction sacerdodate officielle, alors que leur poids économique et l'honorabilité de certains étaient déjà important. En conséquence, Auguste leur permit d'intégrer un collège spécifique, l'ordre des Augustales (ordo Augustalium), avec le titre d'augustal (augustalis) ou de sévir augustal (seuiri augustalis), ce qui leur permit de gagner en visibilité par l'expression publique de leur attachement à l'Empereur, mais aussi d'acquérir un certain prestige et un poids politique,
La fonction d'augustal était majoritairement occupée par un collège de quatre affranchis, tandis que dans le cas du sévir augustal, la fonction était exercée simultanément par six affranchis (sex uiri). Les deux fonctions demeurent difficiles à distinguer formellement et à caractériser, de même, il semble y avoir une disparité régionale dans les attestations, cependant tous semblent avoir été désignés par la curie de leur cité, pour une durée de un an. Au cours de cette période, ils prenaient part aux célébrations du culte impérial et se devaient d'assumer les frais de sacrifices et de fêtes (ludi augustales). C'est également dans ce cadre qu'ils faisaient preuve d'évergétisme, comme en témoignent d'innombrables inscriptions apposées à des monuments qu'ils contribuèrent à ériger dans tout l'Empire. Enfin, au terme de cette fonction, ils demeuraient membres des Augustales, dont le collège occupait le second rang dans la hiérarchie sociale de la cité (après celui des décurions), ce qui leur conférait un certain nombre d'avantages, aussi bien de leur vivant, qu'à leur mort (Van Haeperen, 2016). Ainsi, l'appartenance à cet ordre était véritablement prestigieuse.
Au fil du temps, le culte impérial évolua, aussi bien dans ses pratiques que dans l'idéologie officiel, et au cours du IIIe s. ap. J.-C., les marques de dévotion à l'Empereur ont eu tendance à décroître. C'est au cours de cette même période que la fonction de sévir augustal tomba en désuétude et disparut complètement au milieu du IIIe s. ap. J.-C. (Chastagnol, 1995).
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