Camatulliques - Peuplade mentionnée par Pline (Histoire naturelle, III, 34), sous la forme regio Camatullicorum (var. Camactulicorum), la "région des Camatulliques", qu'il situe entre le port de Citharista et le territoire des Sueltères. D'après ces quelques éléments, il convient de les localiser dans la région comprise entre les monts Toulonnais et l'ouest du massif Maures.
L'histoire de ce peuple est totalement méconnue. D'après leur localisation, il convient de considérer que ce fut sur une portion de leur littoral que les Massaliotes fondèrent le comptoir d'Ὀλβία "Olbia" (Saint-Pierre-de-l'Almanarre) au milieu du IVe s. av. J.-C. On observera que selon Strabon, l'installation de ce poste répondait à la nécessité de protéger les possessions massaliotes des contre les menaces que leur faisaient peser les populations locales (Géographie, IV, 1, 5 ; 9), ce qui laisse entendre que les relations entretenues par les Camatulliques avec les Grecs aient pu être conflictuelles.
Au milieu du IIe s. ap. J.-C., Ptolémée (Géographie, II, 10, 5) a mentionné sur le territoire des Camatulliques (et d'autres populations bordant la Méditerranée) la cité des Κομανοὶ (Comanes). Il est fort probable qu'entre la fin du Ier s. ap. J.-C. et le milieu du IIe s. ap. J.-C., la cité des Camatulliques fut amalgamée à d'autres pour constituer une entité administrative de dimension plus adaptée.
Sources littéraires anciennes
Pline, Histoire naturelle, III, 34-35 : "le promontoire Zao, le port Citharista ; la région des Camatulliques, puis les Sueltères ; et au-dessus les Verrucins ; sur la côte elle-même, Athénopolis des Marseillais ; une colonie de la huitième légion, Forum Julii (Fréjus), ou Pacensis, ou Classica ; il y passe un fleuve appelé Argenté ; la région des Oxubiens et des Ligaunes, au-dessus desquels sont les Suètres, les Quariates, les Adunicates ; sur la côte, la ville latine d'Antipolis (Antibes) ; la région des Déciates ; le Var, qui descend du mont Céma, de la chaîne des Alpes."
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Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "Plus tard cependant, à force d'énergie et de bravoure, les Massaliotes réussirent à s'emparer d'une partie des campagnes qui entourent leur ville. Ajoutons qu'ils avaient employé leurs forces militaires à fonder un certain nombre de places destinées à leur servir de boulevards contre les Barbares : les unes, situées sur la frontière d'Ibérie, devaient les couvrir contre les incursions des Ibères, de ce même peuple à qui ils ont communiqué avec le temps les rites de leur culte national (le culte de Diane d'Éphèse), et que nous voyons aujourd'hui sacrifier à la façon même des Grecs ; les autres, telles que Rhodanusia et Agathé, devaient les défendre contre les Barbares des bords du Rhône ; d'autres enfin, à savoir Tauroentium, Olbia, Antipolis et Nicaea, devaient arrêter les Salyens et les Ligyens des Alpes."
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Strabon, Géographie, IV, 1, 9 : "Quant à la côte qui se prolonge dans la direction du Var et de la partie de la Ligystique attenante à ce fleuve, elle nous présente, avec les villes massaliotes de Tauroentium, d'Olbia, d'Antipolis et de Nicaea, la station navale, fondée naguère par César-Auguste sous le nom de Forum Julium : cette station se trouve située entre Olbia et Antipolis, à 600 stades de Massalia. Le Var coule entre les villes d'Antipolis et de Nicaea, mais passe à 20 stades de l'une et à 60 de l'autre, de sorte qu'en vertu de la délimitation actuelle Nicaea se trouve appartenir à l'Italie, bien qu'elle dépende effectivement de Massalia. Nous l'avons déjà dit, ce sont les Massaliotes, qui, se voyant entourés de Barbares, ont bâti ces différentes places : ils voulaient les contenir et s'assurer au moins le libre accès de la mer, puisque du côté de la terre tout était aux mains de leurs ennemis." |
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