Pacification des Brigantes par Quintus Petillius Cerialis (entre 71 et 74 ap. J.-C.)
L’administration de la province de Bretagne par Marcus Vettius Bolanus (entre 69 et 71 ap. J.-C.) ne permit par à Rome de pacifier durablement les frontières de cette province. Peu entreprenant, ses succès n’eurent que peu d’impact, tandis que les Bretons hostiles aux Romains, en premier lieu les Brigantes, continuaient à semer le désordre. Après la sanglante guerre civile des années 68 et 69 ap. J.-C., Vespasien parvint à s’imposer à la tête de l’Empire. Après que ses partisans aient eu pacifié les derniers foyers de révolte, il gagna Rome (octobre 70 ap. J.-C.) et plaça ses proches à la tête des provinces les plus exposées aux pressions exercées par les barbares. À cette occasion, il affecta Quintus Petillius Cerialis, qui venait de vaincre les Bataves (70 ap. J.-C.) à la tête de la province de Bretagne, avec de nombreux renforts (Tacite, Vie d'Agricola, VIII ; XVII).
Quintus Petillius Cerialis connaissait déjà cette province. En 61 ap. J.-C., lorsqu’il était légat de la légion IX Hispana, ses hommes furent taillés en pièces alors qu’ils tentaient de secourir la colonie de Camulodunum. Visiblement, le souvenir de cette infortune ne l’effaroucha guère. À son arrivée, il put s’appuyer sur des légats talentueux, tels que Cnaeus Iulius Agricola, à qui Caius Licinius Mucianus, partisan de Vespasien, avait confié le commandement de la légion XX. Immédiatement après son arrivée, Quintus Petillius Cerialis attaqua les Brigantes et remporta d’importants succès. Hélas, les sources manquent, si bien qu’aucun détail n’a été conservé sur les opérations militaires qui ont été menées entre 71 et 74 ap. J.-C. Tout juste sait-on que les Brigantes subirent des pertes conséquentes au cours des nombreux combats qui furent engagés et que Tacite estimait que ces succès seraient difficilement égalables par ses successeurs (Vie d'Agricola, XVII).
La séjour de Quintus Petillius Cerialis en Bretagne se termina à la fin de l’année 73 ou au tout début de l’année 74 ap. J.-C., puisque comme le montre le diplôme de Sikátor (74 ap. J.-C.), il effectua son second consulat cette année là.
Sources littéraires anciennes
Tacite, Vie d'Agricola, VIII : "A ce moment-là, Vettius Bolanus était gouverneur de Bretagne et sa douceur s'accordait mal avec l'agressivité de ses administrés. Agricola contint son énergie et son brûlant désir d'ascension : il était assez habile pour composer avec l'ordre établi et rompu à concilier ses intérêts avec un comportement irréprochable. Peu après, la Bretagne échut à Petilius Cerealis et les qualités guerrières d'Agricola purent enfin se déployer."
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Tacite, Vie d'Agricola, XVII : "Mais, tout comme le reste du monde, Vespasien reprit en main la Bretagne : y débarquèrent des chefs qui en imposaient, des armées d'élite, et l'espoir de l'ennemi s'amenuisa. Immédiatement Petilius Cerealis répandit la terreur en attaquant le territoire des Brigantes, qui passe pour le plus peuplé de la province. Il livra de nombreux combats, parfois sanglants, et neutralisa une grande partie des Brigantes par ses victoires ou en prolongeant la guerre. Il eût, à coup sûr, dévalorisé la conscience professionnelle et la réputation de tout autre successeur." |
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