Sacruna - Anthroponyme épicène apparaissant sur plusieurs inscriptions lapidaires, ainsi que dans des marques de fabrication. Selon X. Delamarre, ce nom pourrait-être un composé celtique en *sacro-runa, qu'il traduit par "incantation sacrée" (Delamarre, 2023). Du fait que le thème *sacro peut avoir un sens négatif, une interprétation par le "maudit secret", n'est pas à exclure.
Dans le province de Gaule lyonnaise
Chez les Éduens
À Autun (Saône-et-Loire), une épitaphe très sommaire nous fait découvrir le nom du (de la) défunt(e) Sacruna.
Autun (AE 2015, 00907) SACRVN(A)
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(À) Sacruna."
Chez les Ségusiaves (Lugdunenses)
À Lyon (Rhône), Sacruna est le cognomen d'un naute de la Saône. Gaius Tipurinius Sacruna, a fait enterrer sa défunte épouse, Secundia Placida.
Lyon (CIL 13, 2028) D(IS) M(ANIBVS) ET QV[IETI] AETERN[AE] SECV[NDI]AE PLA[CI]DAE [FE]MINAE S[ANC]TISS[IM]AE QVAE VIX[IT] MECVM ANNIS XV M(ENSIBVS) IIII DIEBVS XI SINE VL(L)A ANIM[I] [L]AESIONE G(AIVS!) TIPVR[IN]IVS(?) SACRVNA NAV[TA] ARARIC(VS) CONIVG[I] KARISSIMAE ET SIB[I] VIV(V)S PONENDVM CVRAVIT ET SVB ASCIA DEDICAVI[T]
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"Aux Dieux Mânes et au repos éternel de Secundia Placida, très sainte femme, qui a vécu avec moi 15 ans, 4 mois, 11 jours, sans la moindre blessure d'âme. Gaius Tipurinius Sacruna, naute de l' Arar, à sa très chère épouse et pour lui-même, de son vivant, a pris soin de poser (ce monument), et sous l'ascia l'a dédié."
Dans la province de Gaule belgique
Chez les Lingons
À Dijon (Côte-d'Or), une simple épitaphe nous donne le nom de la défunte Sacruna Marcella.
Dijon (CIL 13, 5562) [D(IS) M(ANIBVS)] SACRVNA MARCELLA
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À Langres, une inscription nous révèle Reginus, fils de Sacruna. Toutefois, nous notons une curieuse filiation matrilinéaire, alors que ce sont les deux pères (anonymes) qui font l'épitaphe (les reconstructions en ajoutant le A à Sacrun(a)e et Dimiti(a)e, sont-elles pertinentes ?).
Langres (CIL 13, 5840) D(IS) M(ANIBVS) ET MEMORI(A)E REGINI SACRVN(A)E FILIVS ET CONIVGI(S) EIVS IOVIN(A)E DOMITI(A)E FILIA MISERI PATRES VIVI POSVERVNT
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"Aux Dieux Mânes et en mémoire de Reginus, fils de Sacruna, et de sa femme Jovina, fille de Domitia. Leurs malheureux pères, ont posé (ce monument) de leurs vivants."
Chez les Trévires
À Trèves (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), où Axsillius Avitus, surnommé Sacruna, fait une dédicace à la maison divine, et au Génie des gladiateurs. Selon L. Lazzaro (1993), le siue(1) qui sépare Axsillius Avitus et Sacruna, marque ici son origine servile.
(1) sive=ou (alias).
Trèves (CIL 13, 3641) IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) GENIO AREN[A]RIORVM CONSISTENTIVM COL(ONIA) AVG(VSTA) TRE(VERORVM) AXSILLIVS AVITVS SIVE SACRVNA D(ONVM) D(EDIT)
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"En l'honneur de la Maison Divine, au Génie des gladiateurs qui demeurent dans la colonie d' Augusta des Trévires. Axsillius Avitus, ou Sacruna, a fait don (de cette offrande)."
Sur instrumentum
Marques de fabrication
Attestation(s) : SAC[RV]NA SACR[V]NA Rheinzabern (Allemagne) ; SACRVNA, Autun (Saône-et-Loire).
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