L'inquisitor Galliarum (enquêteur des Gaules)

Nous connaissons par six inscriptions découvertes à Avenches, Lyon et Saint-Quentin, l'existence de personnes ayant eu pour fonction celle de inquisitor auprès de l'arca Galliarum "caisse des Gaules". Le terme inquisitor signifiait littéralement "enquêteur" et pouvait s'appliquer à différentes fonctions. La dénomination précise de cette charge était INQVISITORI III GALLIARVM "enquêteur des 3 Gaules" (CIL 13, 5116), INQVISITORI GALLIARVM "enquêteur des Gaules" (CIL 13, 1690 ; 1695 ; 1703 ; 3528), ou plus simplement INQVISITORI "enquêteur" (CIL 13, 1697). Aucun élément autre que leur dénomination ne permet de caractériser plus finement les fonctions qui lui étaient attribuées. Selon N.-D. Fustel de Coulanges (1875), l'activité du Conseil des Gaules était financée par un impôt spécifique. Dans ce cadre, il identifiait l'inquisitor comme un fonctionnaire de l'arca Galliarum chargé de déterminer les contributions financières de chaque cité, de façon proportionnée, suivant leurs capacités. L. Lamoine (2009) partage assez largement ce point de vue, tout en ajoutant que l'inquisitor Galliarum était très certainement l'adjoint du iudex arcae Galliarum.

Les six seuls inquisitores de la caisse des Gaules dont les noms sont connus, sont Caius Suiccius Latinus originaire de la cité des Viromanduens, Lucius Cassius Melior de celle des Suessions, Lucius Lentulius Censorinus de celle des Pictons, Paternius Ursus de celle des Turons, Quintus Iulius Severinus de celle des Séquanes et Quintus Otacilius Pollinus de celle des Helvètes. Dans tous les cas, on observe que les individus ayant obtenu cette charge ont précédemment effectué une carrière municipale complète. Dans le cas de Quintus Iulius Severinus et de Quintus Otacilius Pollinus, on notera qu'ils furent auparavant patrons de la corporation des nautes de l'Arar (la Saône) et du Rhodanus (le Rhône). Le second fut également le patron de la corporation des marchands d'esclaves cisalpins et transalpins. Dans ces différents cas, des relations particulières semblent avoir uni la caisse des Gaules et certaines corporations de commerçants, comme le confirme également le cursus honorum des rares allecti arcae Galliarum connus.

Sources épigraphiques