Plusieurs tablettes en bois datées de 104 à 120 ap. J.-C., découvertes sur le site du fort de Vindolanda à Chesterholm (Northumberland, Royaume Uni) mentionnent un ou plusieurs hommes de ce nom. Suivant les datations proposées, ces tablettes semblent contemporaines de l’époque au cours de laquelle la cohorte I Tungrorum, et peut-être aussi la IX Batavorum, stationnaient dans ce fort

Des cachets d’un médecin-oculiste dénommé Caius Silvius Tetricus ont été découverts à Londres (Cité et Grand Londres, Royaume Uni). Ce dernier avait préparé un certain nombre de potions destinées à traiter différents problèmes touchant les yeux et la peau. Les quatre potions mentionnées étaient : l’euodes, un collyre parfumé ; le penicillum, un petit pinceau servant à laver les yeux et à y introduire un collyre ; le diamisus, un collyre pour les affections et cicatrices (des paupières) ; ou encore le biprosopum, une sorte d’emplâtre ou d’onguent pour les yeux (RIB-02-04, 2446,27 ; AE 1932, 3 ; 1933, 137).

Dans la province de Gaule aquitaine

Ce nom figure sur une table en bronze découverte en 1957 au lieu-dit Champ des Pierres au hameau des Couillets (Vernais, Cher) (Gorrochategui, 2013). Sur cette inscription votive dédiée au dieu Adacrius / Adagrius, lé dénommé Tetricus est mentionné à deux reprises, comme ayant été le père des deux dédicants, Taurus et Trericus (la lecture de ce dernier nom n’est pas assurée). Tous deux ont dédié cette table en bronze à cette divinité pour le salut de deux de leurs enfants, dont un seul est mentionné, Sedatus (AE 1960, 171 ; AE 2013, 1055).

Dans la province de Gaule belgique

Un fragment de stèle funéraire découvert à Reims (Marne) mentionne un homme de ce nom. Suivant cette épitaphe, il était le père du / de la défunt(e), dont le nom est restitué sous la forme Censor sur le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL 13, 3308) et Censa ou Censilla par la Revue épigraphique (n°104, inscription 1473).

Un potier gallo-romain de ce nom est attesté par plusieurs estampilles relevées sur des tessons de céramique sigillée, découverts au Royaume Uni à Caernarfon (RIB-02-07, 2501,877) et à Londres (CIL 07, 1336,1121). Dans ces différents cas, le nom figure au génitif, TETRICI, ce qui implique une traduction "(Fait par) Tetricus". Cet artisan semble correspondre au Tetricus, qui officiait possiblement à Trèves (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) vers 160-200 ap. J.-C. selon B. R. Hartley & B. M. Dickinson (2012).

Dans la province de Gaule lyonnaise

Une épitaphe relevée sur un monument funéraire de Lyon (Rhône), mentionne un homme de ce nom. Victorius Tetricus, l’auteur de ce monument, y révèle être un Némète, vétéran de la légion XXII Primigenae pia fidelis, laquelle stationnait dans la province de Germanie supérieure. C’est pour son frère défunt, Victorius Regulus, qui était négociant de pourpres à Durocortorum, qu’il fit ériger ce monument (AE 1982, 709).

Une inscription très fragmentaire, découverte à Paris, évoque un dénommé Tetricus (CIL 13, 3035,23). Hélas, l’état du document ne permet de tirer aucune information de cette attestation.

Une autre inscription, toute aussi fragmentaire que la précédente, mais découverte à Sens (Yonne), mentionne un autre homme de ce nom. Ici, la seule information qui ait été conservée est que le dénommé Tetricus était le fils d’un certain Flavius (CIL 13, 2993).

Dans la province de Gaule narbonnaise

Une inscription votive découverte à Saint-Didier (Vaucluse) mentionne un homme de ce nom. Titus Vettius Tetricus était un citoyen romain, cité sur cette inscription pour avoir fait une offrande à une divinité non-mentionnée, aux côtés de Lucius Vettius Verris (CIL 12, 1183).

On trouve une autre attestation de ce nom sur une inscription funéraire provenant de Vaison-la-Romaine (Vaucluse). Le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL 12, 1372) restitue l’inscription sous la forme Valeri(us) Tetricus Anullinus, ce qui est fort curieux, puisque Valerius est un gentille nomen indiquant l’appartenance à la gens des Valerii, et non un praenomen. Ainsi, c’est avec raison que B. Rémy & N. Mathieu (2013) proposent de lire Valeri(i) Tetricus (et) Anullinus. Ainsi, Valerius Tetricus et son frère, Valerius Anullinus, ont fait poser un monument funéraire en la mémoire de Quintus Pompeius Red(?), qui fut flamine de l’Auguste dans la colonie des Vasienses.

Dans la province de Germanie supérieure

Une inscription relevée sur un monument funéraire de Nyon (canton de Vaud, Suisse) mentionne un citoyen romain dénommé Caius Lucconius Tetricus. D’après cette inscription, qui relate son cursus honorum, il fut successivement préfet chargé de la répression du brigandage, préfet remplaçant du duumvir, puis deux fois duumvir de la colonie des Équestres, avant de terminer sa carrière municipale par la charge de flamine (CIL 13, 5010 ; AE 2002, 1052).

Ce même nom a également été relevé sur l’une des marches du théâtre de Lopodunum (Ladenburg, Bade-Wurtemberg, Allemagne). Cette inscription indiquait que ce siège lui était réservé, ce qui nous apprend qu’Optatus Tetricus était un notable de la cité des Suèves Nicrenses (AE 2000, 1089).

Des briques marquées de l’estampille de la légion XXII Primigenia pia fidelis fournissent d’autres attestations de ce nom. En effet, des briques provenant de Mayence (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), de Heddernheim (Francfort-sur-le-Main, Hesse, Allemagne), du castrum de Saalburg (Bad Homburg vor der Höhe, Hesse, Allemagne) et du castrum de Zugmantel (Taunusstein / Orlen, Hesse, Allemagne), indiquent qu’elles furent faites par un même briquetier militaire dénommé Flavius Tetricus.

Dans la province de Mésie supérieure

À Lopaté (Kumanovo, Nord-Est, Macédoine-du-Nord), une inscription funéraire fragmentaire mentionne un autre Tetricus, qui aurait fait ériger ce monument en mémoire de sa mère défunte (AE 1984, 783).

Dans la province de Rhétie

Une inscription honorifique provenant de Ratisbonne (Bavière, Allemagne), dédiée à la Victoire de l’empereur Sévère Alexandre (222-235 ap. J.-C.) mentionne un dénommé Iulius Tetricus, parmi de très nombreux autres noms. Tous les hommes mentionnés appartenaient visiblement à une corporation de soldats (CIL 03, 5944). À cette époque, le camp légionnaire de Ratisbona était occupé par la légion III Italica.

Dans la région VI - Ombrie

Une inscription honorifique provenant de Gubbio (province de Pérouse, Italie) mentionne un notable éminent, Caius Paccius Tetricus. D’après cette inscription, cet homme occupa de nombreuses fonctions municipales au sein de la cité des Iguvins (AE 2004, 536).

À Spolète (province de Pérouse, Italie), une inscription funéraire fournit une autre attestation de ce nom. L’épitaphe mentionne un certain Caius Turpidius Tetricus, fils de Publius, le défunt. Son monument funéraire fut érigé sous les hospices de son épouse, Lucia Polla (CIL 11, 4929).

Dans la région X - Vénétie et Istrie

Un monument funéraire provenant de Pula (comitat d’Istrie, Croatie), fournit une autre attestation de ce nom. D’après cette épitaphe, Caius Minicius Tetricus vécut d’abord dans la servilité avant d’être affranchi par son maître. À son décès, son épouse et ses enfants ont érigé le monument funéraire en sa mémoire (CIL 05, 8150).